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RENATO JONES Saison 1 : LES UN % – CHRONIQUE BD @ALAIN SALLES

Renato Jones saison 1 : les un % de Kaare Kyle Andrews chez Akileos

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Les Un %…Cette infime partie de l’humanité qui domine toutes les autres, toute puissante et intouchable ! Parmi cette minorité, il y a Renato Jones. Depuis qu’il a vu sa mère exécutés sous ses yeux avant d’être enlevé, il y a vingt ans. Aujourd’hui, il est devenu le bras vengeur de ceux qui subissent. Et son châtiment est définitif….

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Kaare Kyle Andrews est d’abord connu comme réalisateur de films d’horreur (Altitude, Cabin Fever : Patient zero…) même s’il a collaboré sur plusieurs titres chez Marvel, puis Image comics. Visiblement marqué par son expérience chez la Maison des idées, il a choisi de créer sa propre série, de A à Z, tout en conservant sa propriété (creator owned c’est quand même plus court mais…). Ce qu’Image a rendu possible avec la publication de Renato Jones. Et nous ne pouvons que nous féliciter que Andrews ait pu librement exprimer tout son art, simplement époustouflant !
D’abord, un discours, peu courant dans le monde de la bande-dessinée américaine, en tout cas sous cette forme, intransigeante et vengeresse (les super riches l’ont super profond, c’est le slogan/sous-titre !). Un message assumé, même si l’évidence politique n’est pas forcément de mise (c’est ce qu’en dit Andrews) malgré le nombre d’événements politico-financiers cités très ancrés dans notre réalité (crise des subprimes, concentration accrue des richesses, appauvrissement des classes moyennes etc.). Tout ça véhiculé par un personnage qui ne répond pas aux critères du manichéisme ! Le scénario joue avec le principe de l’infiltré, mais à l’envers : c’est sa future famille qui le force à intégrer le groupe ! Ce n’est pas le Punisher, pas plus que Robin des Bois, mais la mise en scène et le propos rendent ce comic book cathartique voire même jouissif, un peu à la façon de Wanted (de Mark Millar).

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Graphiquement, le découpage audacieux s’applique forcément pour une oeuvre aussi personnelle, alternant flash-backs, splash pages en N & B entre les passages d’action et de réflexions. Le dessin est souvent fouillé, sombre contrastant avec la flamboyance outrancière du monde dans lequel évolue le personnage central (mention spéciale pour les fausses publicités !) De fait, la fluidité de lecture n’est pas toujours de mise, demandant au lecteur plus d’attention, ce qu’il gagnera en satisfaction !
Une oeuvre personnelle affranchie des contraintes et Kaare Kyle Andrews nous fait la démonstration d’un rare talent : un must !

Alain Salles

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