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ET SI ON OSAIT LA PATIENCE, LE COURAGE, LA SOLIDARITÉ ?

En ces temps difficiles où les mesures de sécurité mises en place pour nous protéger tous (familles, amis, voisins…), semblent déjà contraignantes à certains d’entre nous au bout de quelques jours seulement ; nous aimerions rendre hommage à ceux qui se battent en première ligne : personnels soignants, caissiers et caissières, pompiers, forces de l’ordre, éboueurs et bénévoles des resto du cœur et vous souhaiter du courage à tous.

Nous avons une pensée toute particulière pour Manu Dibango, grand artiste saxophoniste emporté le 24 mars par le covid-19.

Et si nous tentions le courage ?
Pas celui d’aller mourir par million sur les champs de bataille comme nos arrière grands pères, pas celui d’entrer en résistance comme certains de nos grands parents, mais seulement celui de rester chez soi afin de préserver la vie de nos proches et des autres.
Bien sûr ces mesures peuvent sembler très pesantes pour certains (familles nombreuses en appartement exiguë, personnes en situation d’extrême solitude, personnes âgées ou isolées à domicile…etc ).

Il existe deux groupes de personne confrontés plus ou moins longtemps au confinement : les astronautes et les handicapés. Les premiers, pendant quelques semaines dans un espace très exiguë, les seconds pendant des mois, des années, voire une vie entière dans une chambre ou un corps dont ils ne peuvent s’extraire.

Et si on essayait de donner du sens au confinement ?
Moi-même hospitalisé depuis début novembre à Bordeaux, je suis en contact quotidien avec le personnel de santé du CHU. J’ai à ce sujet un message à vous transmettre de la part des personnels soignant de l’hôpital Pellegrin à bordeaux ainsi que de la tour de Gassies (Gironde) qui se résume en ces quelques termes : “s’il vous plait, restez chez vous, respectez les mesures de sécurité car si nous ne pouvons plus vous soigner, l’accroissement des malades et la diminution des effectifs fera que nous seront obligés de choisir les personnes à sauver en priorité.”.
Les médecins et personnels soignants, meurs déjà et prennent le risque de se sacrifier. Ne méritent-ils pas que nous prenions le risque de nous ennuyer un peu ?

Et si nous tentions le courage ?
Le courage de la responsabilité et de la solidarité, le courage de se cultiver ou de se distraire, de prendre un livre, un roman, un essai ou l’intégrale d’Astérix dont le père nous a quitté ce 24 mars, de redécouvrir une série ou un documentaire.
Serions-nous devenus tellement vides intérieurement que nous ne puissions nous retrouver quelques temps seuls face à nous-même ? Et si nous décidions de prendre le temps. De prendre le temps de nous ressourcer, de nous reformuler, de redéfinir nos priorités ? Depuis combien de temps n’avons nous pas réinvestit nos rêves, ne nous sommes nous pas demandé ce que nous souhaitions vraiment.

Au-delà de cette crise sanitaire qui ne fait que débuter se profile une crise économique et sociale certainement plus rigoureuse que celle de 2008 et qui remettra en cause de nombreux dogmes que nous prenions pour inaliénables concernant la mondialisation et l’ultralibéralisme.
Nous devons tous tenter de circonscrire la crise sanitaire dont la gravité déterminera celle qui s’ensuivra.
Dans la mesure où à ce jour 85% d’entre nous se montrent inquiets de la situation sanitaire, sachons être à la hauteur de ce défi.
Et pourquoi ne pas oser refonder notre pacte social sur des valeurs d’humanisme, de solidarité et du respect de l’environnement pour notre salut à tous. La période complexe que nous allons traverser permettra peut-être de nombreuses réflexions et remises en cause.

De sa “nouvelle adresse”, Manu Dibango nous demande probablement : “restez chez vous, respecter les consignes de sécurité, protégez-vous et vos proches.”

Et si, tels les survivants que nous serons peut-être, nous décidions de ré-enchanter la vie ?

J.claude Boisnier