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INTERVIEW MANUSCRITE #45 – DAVID HALLYDAY @ DIEGO ON THE ROCKS

INTERVIEW DE DAVID HALLYDAY PAR DIEGO*ON*THE*ROCKS

A 53 ans, David a sorti son 13ème album en 2018 baptisé « J’ai quelque chose à vous dire ». Hommage à son père décédé un an plus tôt, ce disque a une connotation particulière dans la discographie de l’artiste. Il retrouve des paroliers connus et un musicien de renom dans la conception d’un LP qu’il s’apprête à défendre sur scène dès janvier 2020. Il se produira le 12 mars au Théâtre Fémina de Bordeaux et a accepté de répondre aux questions de Diego.

DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Beaucoup de chemin parcouru depuis 1988 et votre premier single « High », que dirait DAVID SMET de DAVID HALLYDAY par rapport à vos 31 ans de carrière ?
DAVID HALLYDAY : DAVID HALLYDAY est le clone de DAVID SMET! (rires) C’est le même mec… DAVID HALLYDAY reproduit ce que DAVID SMET faisait dans sa chambre lorsqu’il était petit. Maintenant il y a plus de monde devant la scène! C’est la même chose.
DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Néanmoins je suppose qu’il y a une certaine fierté et des moments difficiles qui jonchent toutes ces années ?
DAVID HALLYDAY : Les gens qui pensent que tout est facile à ceux qui réussissent ont une vision très simpliste. Dans la vraie vie cela se passe différemment même si c’est un métier formidable. Ce qui est difficile c’est que cela part d’une passion et que sans le public, l’artiste n’est rien. Il ne faut pas l’oublier car il est facile de se perdre. On tombe sur des montagnes à franchir, on fait des sacrifices et on y arrive. C’est formidable de pouvoir fabriquer des choses et d’être maître de son bateau. On se bat pour faire ce qu’on aime, c’est la maîtrise de sa destinée. La vie est ainsi faite. La passion enlève les problématiques.
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DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Beaucoup d’artistes que je croise, souvent avec de « la bouteille » me confient qu’il est de plus en plus difficile de se produire en France.
DAVID HALLYDAY : Bien sur! Même les artistes confirmés doivent tenir la barre car on ne peut attacher le public au radiateur! (rires)
Il y a certaines exceptions qui vendent des milliers de billets en 9 minutes! Nous sommes nombreux à être « artistes » et il faut faire de la promo. Ne pas tricher avec le public est primordial.

DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Votre album est sorti il y a bientôt un an, comment avez-vous travaillé ce disque avec PIERRE JACONELLI ?
DAVID HALLYDAY : Pierre est un pote et nous avions déjà travaillé ensemble lors de l’album « Sang Pour Sang » écrit pour mon père. A la même époque nous avions également travaillé sur mon disque « Un Paradis, Un Enfer » avec la chanson « Tu Ne M’As Pas Laissé Le Temps » en 1999 et sur d’autres choses… J’avais envie de renouer avec lui car c’est un ami. J’aime nos travaux communs et il est très productif. C’était intéressant de re-bosser ensemble. En fait j’arrive en studio avec des pré-productions et nous développons (avec PIERRE) ce que vous pouvez entendre sur ce disque aujourd’hui. C’est génial de pouvoir bosser avec ses potes!

DIEGO*ON*THE*ROCKS  : J’imagine! Et pour les textes, comment ARNO SANTAMARIA, LIONEL FLORENCE et JULIE D’AIMÉ ont fait ressortir vos sentiments après la disparition de JOHNNY ?
DAVID HALLYDAY : Ils ont mis des mots sur mes sentiments. Je me suis confié à eux et lorsqu’on lit les textes, le sujet est clair. Lorsque je compose mes titres je fais du « yaourt song » mais dans toutes mes pré-productions il y a toujours une phrase qui va orienter le texte final de la chanson. Par exemple sur « Eternel », la phrase « L’Amour est éternel » a donné la direction à prendre pour écrire le reste. C’est l’intérêt de travailler avec des gens qui vous connaissent bien, ils savent exprimer vos sentiments. La confiance et l’amour sont réciproques avec les personnes que vous avez citées. Je ne vois pas comment j’aurais pu faire ces chansons sans eux. Cela devait se passer ainsi…

DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Après « Mirador » en 1988 pour votre père puis l’album « Sang Pour Sang » 10 ans plus tard, 42ème album et plus gros succès de sa carrière, quels souvenirs en gardez-vous ?
DAVID HALLYDAY : J’en garde deux choses : La première, c’était un moment ou nous pouvions faire un vrai projet ensemble. Personnellement j’étais toujours avec mes groupes aux Etats-Unis et lui en France. Nous avions enfin un projet commun.
La deuxième est les moments de réunion. Ceux-ci ont été validés dès qu’il m’a donné le feu vert sur les thèmes abordés et le fil conducteur du disque. Nous parlions de musique rien que tous les deux et cela symbolise cette période. Je l’ai écrit et pondu rapidement, moins de 3 semaines de mémoire. J’avais les idées et c’est sorti facilement, un peu comme mon dernier album.
DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Une étape avant et une pendant! L’instinctif prime ?
DAVID HALLYDAY : Parfois, souvent sur les coups très difficiles. En 1999 il y avait une attente réciproque et j’avais envie de lui donner un produit dont il pouvait être fier. Je voulais un disque sur mesure, sur lui, qu’il souhaitait défendre. C’est également ma vision de ce que j’aimais le plus de son catalogue musical. J’aime beaucoup ses chansons fortes et puissantes des 70’s en pensant qu’il fallait arrêter de parler de motos, d’aigles et autres… (rires!) D’ailleurs je lui avais dit ça et il c’était marré! Il m’avait dit « Tu as raison ».

DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Quels sont les titres de JOHNNY que vous préférez ? Toutes époques confondues.
DAVID HALLYDAY : « Que Je T’Aime », « J’Ai Oublié De Vivre », « Derrière L’Amour » ou « Le Pénitencier ». J’aime les côtés lyrique et stade de mon père. Il avait un charisme et une voix puissante. Celle-ci était unique et on ne peut pas la reproduire. On peut s’en rapprocher mais difficilement l’égaler.
DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Un des rares artistes qui avait une plus belle voix en vieillissant!
DAVID HALLYDAY : C’est clair mais de toute façon, plus on chante, plus la voix devient grave et puissante. Cela devient plus facile de monter haut et de tenir les notes. C’est comme le vélo! (rires)

DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Vous seriez le mieux placé pour enregistrer un disque de reprises de votre père… avec ou sans Laura ?
DAVID HALLYDAY : Tout peut-être fait. Il faut l’envie… un jour peut-être mais actuellement ce n’est pas d’actualité.
DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Dans tous les artistes que vous avez côtoyé, quels sont ceux avec lesquels vous avez le plus d’affinité ?
DAVID HALLYDAY : ARNO SANTAMARIA qui est un artiste à part entière. Après il y a beaucoup de musiciens avec lesquels j’ai collaboré, qu’ils soient en France ou ailleurs.
DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Vous étiez en tournée en début d’année et remettez le couvert début 2020. Quelle différence entre ces deux tours de chant ?
DAVID HALLYDAY : Tout est différent. J’ai tourné 18 mois sur l’album précédent (NdA : « Le Temps D’Une Vie » sorti en 2016) et nous n’avons fait qu’une date de la nouvelle tournée, le 4 octobre 2019 salle Pleyel à Paris. Avant l’été 2019 il s’agissait de la fin de la tournée précédente baptisée « Le Temps D’Un Concert ».
Ce nouveau show est différent, playlist nouvelle avec quelques musiciens supplémentaires. Nous nous sommes appliqués sur les lights et l’émotion pour faire vibrer le public. Habituellement on commence en province pour passer sur Paris. Cette fois, on a commencé à Paris et les premiers retours sont bons pour que ce soit super pour la province! (rires)

DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Tant mieux pour nous car je rappelle qu’on vous attend le 12 mars au Théâtre Fémina de Bordeaux!
DAVID HALLYDAY : J’ai une équipe de malade, ils sont tous dingues! Y’a toujours deux ou trois petits trucs à affiner mais nous avons tous envie de faire un super concert. Ce n’est pas que le mien, c’est aussi celui de ceux qui m’accompagnent depuis longtemps. Le boulot accompli a été remarquable et je suis très excité de recommencer en 2020. En octobre, il s’agissait d’une date isolée.
DIEGO*ON*THE*ROCKS  : J’espère qu’on aura droit au « Sang Pour Sang » version DAVID!
DAVID HALLYDAY : On va voir, si vous voulez je l’a fait!!! (rires)
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DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Dernière question sur votre papa, quelle image avaient les étrangers de JOHNNY ?
DAVID HALLYDAY : Ça fait 20 ans que je ne vis plus aux Etats-Unis mais mon père était un artiste Français qui chantait en Français. Avec 51 ans de carrière, tout le monde le connaissait dans le milieu de la musique. Il a fait bosser énormément de gens dans sa vie et a fait un nombre de tournées incroyables. Il avait beaucoup d’amis et on se rappelle de lui comme quelqu’un de très généreux. Après je ne suis pas nécessairement le mieux placé pour répondre à votre question.

DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Y’a une image que vous gardez plus qu’une autre ?
DAVID HALLYDAY : Oui il y en a plein mais je les garde pour moi. (rires)
DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Et vous avez bien raison! Dernière question vous concernant. Vous êtes fan de course automobile. Vous envisagez un jour de reprendre un volant pour les 24 heures du Mans ?
DAVID HALLYDAY : Non, franchement c’est pas d’actualité. Je suis pris par la scène et le sport automobile faisait partie de mes moments de liberté. Je n’en ai plus!
DIEGO*ON*THE*ROCKS  : On dira que vous privilégiez le bolide scénique au bolide automobile ?
DAVID HALLYDAY : C’est ça! Exactement.
DIEGO*ON*THE*ROCKS  : Merci beaucoup DAVID et rendez-vous au Fémina le 12 mars pour l’ « Eternel Tour »!
DAVID HALLYDAY : Avec plaisir DIEGO, merci pour l’interview et au revoir.

Remerciements : Pauline Suma
Photos live : Valy D.