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VITALIC – ROCHER DE PALMER #LIVE REPORT @ JULIEN DUMEAU

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Weekend Electronic à Cenon !

Au lendemain du passage d’Acid Arab, le Rocher de Palmer accueillait ce samedi le très attendu Vitalic, sold out depuis une semaine, il nous faut patienter un peu avant de pénétrer à l’intérieur et apprécier (ou pas) le DJ set d’un David Shaw nonchalant mais efficace…

21h40: alors que la queue pour le vestiaire n’en finit plus, de la salle déjà comble, résonnent les premières nappes qui d’entrée, annoncent la couleur: on n’est pas venu pour rien et lui non plus !

Au-dessus de la scène, dans une ambiance rouge sang, un cœur battant en forme de « V » impose son tempo pendant que démarrent les premières notes d’un « Your Disco Song » faussement léthargique…

A n’en pas douter, au petit déjeuner Pascal Arbez-Nicolas (Vitalic) s’est enfilé des bols de Giorgio Moroder durant toute son enfance, et le soir venu, en cachette, il devait regarder les films d’horreur de John Carpenter dont il avait la collection complète cachée sous son lit. Pour finir la semaine, il y a fort à parier qu’il consacrait son dimanche à jouer à Space Invaders jusqu’à s’en faire péter les phalanges…

Fan des Daft Punk qu’il découvre à l’âge de 18 ans, Pascal croisera également le chemin de Michel Amato plus connu sous le nom de The Hacker…ceci expliquant cela !

Ici et là on peut lire que Vitalic aurait relancé la scène Electro française au début des années 2000 en mêlant Disco, Pop, Electro, New Wave et que sais-je encore sorti tout droit des années 70’s et 80’s mais rendons à The Hacker ce qui appartient à The Hacker, lui-même s’inspirant de I-f (Secret Desire) d’Alden Tyrell (Love Explosion) et autres artistes provenant des excellents labels Clone ou Viewlexx pour ne citer qu’eux, car ces messieurs le faisaient déjà bien avant lui…

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On comprend immédiatement qui inspira l’autre et en 2000 quand les deux comparses se retrouvent pour travailler ensemble on obtient alors l’extraordinaire remix de « Fading away » bidouillé par un certain Dima qui n’est autre que Pascal Arbez-Nicolas himself !!

Un an plus tard, sa signature sur le prestigieux label de DJ Hell semblait évidente : le mec est doué !

Faute de jouer la star et d’être à fond derrière ses machines, le sobre garçon est relativement habile de ses doigts. Il a le mérite de ne pas être simplement planté devant son ordinateur et les synthétiseurs analogiques qui l’accompagnent tournent à plein régime !

Quelques petits coups d’œil indiscrets m’ont laissé entrevoir un Access Virus Ti Polar, un Bass Station Ultra Nova et un Nord Lead 4 : des machines plutôt récentes mais aux sonorités anciennes.

Avec ce genre de matériel le rendu est évidemment chaleureux et gras, débordant d’énergie émanant du siècle dernier…

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Sourire sur mon visage : nous y sommes !

Les hostilités vont réellement commencer au bout de quinze minutes. Explosion de lumières stroboscopiques sur un « Lévitation » qui pour, je ne sais quelle raison a soudainement mis le feu au poudre et rendu dingues les 1200 personnes présentes dans cette grande salle du Rocher !

S’enchaineront « Second lives », «  You prefer cocaine », «  Lightspeed », et autres « Stamina » dont l’efficacité sur un dancefloor n’est plus à prouver.

Avec « Poison Lips » j’ai cet étrange sentiment d’être immédiatement envoyé sur une mystérieuse plage au côté de l’androgyne Kaspar Hauser, énigmatique à souhait, quand monte en moi une légère frustration, celle qui annonce la fin imminente, celle qui me rappelle que nous ne sommes pas au cœur d’une immense rave qui pourrait nous embarquer ainsi jusqu’à l’aube…

Puis c’est au tour du très lourd et génial « La Rock 01 » qui malgré ses 15 ans d’âge, tient toujours ses promesses : la foule est en liesse !!

Chose remarquable: la moyenne d’âge de la foule en question doit frôler les 30 ans, peut-être plus…

La presta est assez monumentale et la scénographie pourrait faire pâlir un Georges Lucas en manque d’inspiration !

On appréciera également les risques pris au détour de quelques expérimentations sonores qui seront présentent tout au long du concert et qui furent pleinement appréciées en donnant au passage cette agréable impression de ne pas être en train d’écouter un hypothétique best-of de ses quatre albums en voiture, sur la route des vacances…

Pour cette tournée, Vitalic a clairement sorti les gros moyens et je me rends compte du chemin parcouru par ce bonhomme que j’avais pu apprécier à Bordeaux lors de son premier passage live en 2004 au sein du feu Fat Kat.

22h55: le rappel aurait mérité un titre différent mais le Stamina (bis) fut tout de même chaleureusement accueilli pour conclure ce show qui, de toute évidence, est une réussite.

Enfin, j’aurais une pensée pour David Shaw qui, puisque présent sur la première partie, aurait pu venir pousser la chansonnette sur « Waiting for the stars » mais il y a fort à parier que la déception aurait été au rendez-vous…

On ne saurait lui en vouloir et de plus, qui suis-je pour oser ouvrir ma gueule sur les raisons de son absence…effectivement parfois, il vaut mieux s’abstenir plutôt que de se planter…

Ce soir, et ayant continué la fête chez mes copains du BT59, je ne vais pas attendre l’alignement des planètes pour tirer ma révérence et me coucher avec les yeux plein d’étoiles et le sentiment d’avoir passé une bien belle soirée.

Merci Pascal.

Julien Dumeau, Bordeaux, le 12.02.2017

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Photos par LolaCclate