BEN HARPER MeL

FLASHBACK : BEN HARPER PAU 2003 #LIVE REPORT @ DIEGO ON THE ROCKS

BEN HARPER – 04/11/2003 Le Zenith PAU

J’ai compris… je sais maintenant pourquoi Philippe Manœuvre a dit ça ! Il avait interviewé Ben Harper pour une émission sur Canal Jimmy après la sortie du formidable « Burn To Shine ».  Sur l’épilogue, Phil’man dit à Ben, « Merci pour tout, l’avenir de la guitare est entre vos mains ». C’est qu’il a raison le rock critique Français le plus célèbre. Je vous rassure donc, l’avenir de la guitare est entre de bonnes mains. Ce que les 6500 spectateurs ont vu à Pau ce soir (et tous les autres dans la dizaine de dates que nous offre l’artiste) est tout simplement magique. Peu d’artifices, quelques lumières, Ben Harper & The Innocent Criminals vont démontrer que le rock a encore de beau jour devant lui.

La lumière s’éteint, le groupe arrive et nous découvrons le prodige habillé en jean et polo à rayures. A ses côtés se trouvent 5 musiciens dont un bassiste arborant un maillot de football Américain avec le numéro 80 (son poids divisé par 2 parait-il…) Ce dernier va harceler son instrument pendant 2 heures 20. « Brown Eyed Blues » ouvre le bal et le ton est donné. Le son est énorme et les musiciens en grande forme. Cette version de 10 minutes chauffe le public pour attaquer « Excuse Me Mr » et « Temporary Remedy ». Ca sonne blues et très rock, nous sommes aux anges. Ben s’assied pour martyriser sa guitare sur « Ground On Down » lui permettant d’enchaîner les accords avec une dextérité que j’ai rarement vu. Le calme revient (« When She Believes » est fantastique) et nous allons assister à un des grands moments du show : la reprise de « Sexual Healing » de Marvin Gaye, 12 minutes de bonheur. Le piano électrique et le percussionniste ne sont pas « innocents » à la qualité de la prestation. « Steal My Kisses » est jouée hyper rock et contient un solo de Juan Nelson (basse) intergalactique. Cet homme est énorme… mais de quelle planète vient-il ? Il est le chouchou du public Pyrénéen qui se rend compte qu’il vit un grand moment.  Le doux « Amen Omen » fait ressortir la voix langoureuse du chanteur et l’heure du premier rappel se profile à l’horizon.

Ben va enchaîner 5 chansons en acoustique solo, sur sa chaise. C’est un moment de pur bonheur où l’intimité est reine dans ce zénith suspendu aux cordes de l’artiste. Malgré quelques longueurs, il retrouve ses premiers amours et la performance vocale est à la hauteur. L’instant à garder dans nos mémoires restera « Waiting On An Angel ».

Un doute envahit le public car nous nous demandons s’il va revenir, ne serait-ce que pour présenter ses musiciens… ce sera chose faite pour deux dernières chansons durant lesquelles la magie va encore opérer. « With My Own Two Hands » est mélangée à une reprise du roi du reggae (« War ») pour un final en apothéose. Bob Marley est apparu à tout ceux qui ont vécu ce moment, les deux mains levées pour une danse avec le chanteur.

Merci pour ce concert formidable et pour cette tournée inespérée, le réputation des Innocent Criminals n’est pas usurpée. Une démonstration qui comble tous mélomanes.

Malgré une date de publication postérieure, cette chronique fut partagée sur un site spécialisé en 2003. Quelques modifications récentes ont été apportées au contenu dans le cadre des “flashbacks” de Diego OnTheRocks pour Musiques En Live.

La vidéo de “Steal My Kisses” date de 2015 et inclut une prestation de Jeremy Nelson (beatbox), fils de Juan Nelson (le bassiste) 

Photo : Patrick Haines

* A écouter l’émission « Diego On The Rocks » le 1er mercredi du mois, de 20h à 22h sur ARL.